Le rap lyonnais aurait un nom, et c’est Sopha
La sphère rap lyonnaise est en ébullition depuis ces quelques dizaines d’années passées. De nombreux artistes ainsi que des groupes cherchent à diffuser leur art, dans une ville qui n’est pas ancrée historiquement dans le Hip-Hop. L’affaire est complexe et Lyon manque cruellement de clients. De plus la qualité du pera reste très approximative. C’est là que « Sopha débarque pour péter les backs ».
De par la qualité artistique de leurs projets ainsi que leur professionnalisme, le groupe SOPHA, formé par SEVEN, SHER KHAN et Kaducé, et produit par Leonem RexConcerto, laisse son empreinte sur le rap de leur ville. Ces 4 jeunes Lyonnais ont sorti leur projet intitulé Siren le 7 juillet dernier et ont déjà produits 5 clips, entièrement réalisés par Seven. Tout est fait maison dans des conditions professionnelles. Si ce n’est pas hip-hop ça comme démarche !
Je vous propose donc de découvrir 3 de leurs œuvres dans ce nouveau format d’article, afin de mieux assimiler l’univers et le concept qui fait la force de SOPHA.
1 – SIREN feat. Leonem (prod. Rex Concerto)
Définitions d’une sirène : « Être fabuleux, dont le haut du corps est celui d’une femme et le bas à partir de la taille est celui d’un poisson, qui selon les légendes attirait les marins par son chant mélodieux, les retenait prisonniers ou les faisait périr sur les écueils »
Morceau éponyme de l’album, SIREN nous berce tout autant qu’il nous laisse ce sentiment de rage intérieur, d’impuissance face à cette Sirène. Derrière ce personnage mythologique se cache le rapport contradictoire, d’une attirance malsaine, que l’on ne peut éviter, telle une fatalité.
On comprend ici que la sirène métaphorise cette passion pour le rap, à la frontière du vice, qui construit Sopha, autant qu’il le détruit. Ce sont ces sentiments qui se heurtent qui défilent le long de l’album, créant une union entre tous les morceaux, mais qui les rendent à la fois tous différents. La prod de Rex Concerto est douce et légère, comme de l’eau qui ruissellerait le long de notre corps, nous imposant ainsi la venu de cette femme qui nous gardera prisonniers de nos sentiments. On ressent la rage intérieure qu’ils extériorisent avec leurs flow, c’est puissant.
2 – Lapsus feat. Haribeuh (prod. Rex Concerto)
Pour celles ou ceux qui aiment chiller entre potes accompagnés de bonne beuh et d’un bon sky, Lapsus est le morceau qui vous manque pour égayer vos soirées FIFA.
Sur une prod qui n’est pas sans rappeler OD du Nekfire, les frérots de chez Haribeuh viennent démonter l’instru en finesse. Vive les oxymores !
L’alchimie Sopha X Haribeuh est voué à la réussite, notamment sur le plan technique, où ils nous montrent avec des punchs cinglants, ce que c’est de kicker.
Sopha et Haribeux forment le Narcolectif. Affaire à suivre de très près…
3 – Blackilst (prod. Rex Concerto)
Le dernier morceau était compliqué à choisir. Mon hésitation se portait sur D-Ter et Blacklist. il s’agissait de finir en ouvrant sur les scènes, et Blacklist mettra le feu dans toutes les salles à coup sûr. De plus le clip est sale alors faut en profiter. Même si la track semble être un condensé de violence, elle pue le vécu. Alors si vous aussi vous êtes sur blacklist que ce soit en boîte ou en soirée, je crois que Sopha à un message pour vous.
Sopha livre un premier album dont ils peuvent être fiers. Ils se sont donné les moyens de produire du vrai pera, dans une ville où le rap pullule, sans être vraiment de qualité. En bonus on à même une série de clips faits main. Un gros big up à Gowent Gone. Même si Sopha risque de ne pas sortir d’autres projets avant un moment, détendez-vous en vous disant que deux gros projets vont vous saigner les oreilles : un signé Narcollectif, et l’autre dédicacé Seven et Sher Khan, deux membres de Sopha.
Maintenant va falloir allez checker l’album, dispo sur toutes les plateformes.