3 Tracks pour (re)découvrir S.PRI NOIR

L’é.pris du rap

On compare souvent, bien que incomparable, le rap US et le rap Français. L’un inspire l’autre de toute évidence. Toutefois plus les années passent, plus « l’indépendance musicale » des artistes français se fait ressentir au seins de l’hexagone, notre pe-ra devient novateur et à son tour, source d’inspiration. Des exemples simples : PNL et MHD, qui ont créer une musique, des mélodies, uniques, et explorent une nouvelle facette du rap.

Toutefois le rap est plus qu’une musique, c’est une culture, et même un lifestyle. L’importance du style, de la sape, du flow, de ce que l’on incarne, représente. Un rappeur doit presque être une sorte de modèle. Et il y un artiste, qui représente le pe-ra dans ce qu’il a de plus beau : S.PRI NOIR.

Le jeune Malick Mendosa, né dans le quartier des Fougères à Paris dans le 20ème, coincé entre le Boulevard Davout et le Périph. Entre émulsion culturelle et rain-té. En gros un lieu « où on a du mal à respirer, où le taux de chômage nous coupe le souffle et où les yaourts ont expirés ». Avec une mère éducatrice et un père quasiment absent, la vie n’est pas toujours belle et simple.

Des Yeux, une voix

En effet, c’est dans ce quartier qu’il a « vu mon premier cadavre, rue Marcadet » pas loin d’une crackhouse (lieu de défonce au crack). Heureusement S.PRI est un passionné de sport, il fait du football à bon niveau, puis du football Américain à très haut niveau, et finit double champion de france. C’est sur MSN qu’il trouvera son pseudo, qui deviendra un blaze : S.PRI NOIR. Il achète des baskets de Chine, pour les revendre, afin d’arrondir ses fins de mois. Il est donc confronté rapidement à l’importance de la sape, et donc à l’importance de se mettre en valeur.


Comme beaucoup, il commence à poser quelques flows avec ses potes. Puis son cousin Blam lui propose de poser en studio et c’est le déclic. Il garde son pseudo S.PRI NOIR « pour le côté réfléchi et rendre hommage à ma couleur de peau ». Il fonde rapidement la Nouvelle École, avec son gars Still Fresh. En 2012 il sort alors sa première mixtape : « En attendant Etat d’esprit » puis est propulsé par son couplet pour la BO du film La Marche. Il prend quelques années, puis sort sa tape « 0.0.S : Licence To Kill », en 2014, et là, plus rien ne sera jamais pareil.

Son présent, c’est ton futur

S.PRI montre d’ores et déjà son style musical au flow et à la plume affinée et tranchante. A la fois les yeux et la voix de la rue, cette tape va d’un feat avec Black M, féroce et percutant, à des ceaux-mor plus introspectifs et sublimement produits comme « Compliqué » ou bien encore « Vivre et laisser mourir ».

Puis en 2015 vient l’avènement, avec sa tape Le Monde ne suffit pas. Une perfection de A à Z, un panel varié de lyrics, de flows, de prods, et tout est soigné dans le moindre détail. Un album qui, à titre personnel, m’a fait mettre le deuxième pied dans le pe-ra.

🖼 📸@aku.j

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Depuis, il à collaboré avec toute la next gen de rappeurs, notamment Nekfeu, Sneazzy, Dadju, Lefa ainsi qu’avec pas mal d’anciens comme Mister You, La Fouine ou Fababy. Il sort aussi plusieurs singles comme « Skywalker », « Highlander », « Baby Gyal » et plus récemment « Middle Finger ». Il prépare tel le James Bond du rap game, son nouvel album pour Mai, prêt à faire feu de nouveau. Sauf que cette fois-ci, S.PRI à sa réput’ et le public l’attend de pied ferme.

En parallèle il collabore avec des marques comme Beats ou encore Adidas, dont il est l’égérie : Un artiste complet à la personnalité forte ainsi qu’à la gueule marquante, qui à tout pour devenir une véritable icône du rap français.

Maintenant on revient sur trois tracks marquantes et significatives de la carrière d’S.PRI NOIR :

1 – 60G (prod.

En trois adjectifs : Puissant, Envoutant, Percutant. Même quand il fait du rap conscient, SPRI le révolutionne : Il l’amène avec musicalité et finesse. Là où certains ont du mal avec des Scred Co ou des X-MEN, qui proposent un rap conscient plus corrosif et brutal à gros coups de Face B et de prod boom-bap, tout le monde peut trouver son compte avec 60G. Le style lyrical de SPRI est léché et millimétré. Presque chaque phase te rentre dans la tête. C’est comme la taule, à dit un « poulet » un jour : c’est plus facile d’y entrer que d’en sortir ». Shoutout à tous ceux qui auront écouté la track.

 

2 – Higlander (prod.

Pour mieux situer et comprendre Highlander, il faut l’associer à une autre création de S.Pri : Celtes. Première tracs de sa tape 0SS Licence to kill. Ça vient de loin mais faut dire que tout part de là.

Premier point commun : la cornemuse. Instrument qui donne cet aspect guerrier nordique prêt à tout raffaler. Le fait que Celtes commence par la prod étouffée sur un battement, pas sans rappeler ceux du cœur, donne l’impression qu’il finit par décider de lâcher ce qu’il à en lui. Que de puissance, que de textes, que de flow !

Highlander sort 3 ans plus tard. Entre temps le S collabore avec Nekfeu, Sneazzy, les Twinsmatics, Rim’K et Madame Monsieur, qui,  je pense l’ont tous influencé ou du moins perfectionné. En parrallèle de la musique il signe comme égérie pour Adidas, et signe une pub pour beats. Il a taffé en 3 ans et on va pas lui enlever ! Donc Highlander est précédé par Skywalker, deux singles probablement issus de son prochain album … ou pas. Là,  S.Pri revient avec une vraie inspiration, peut être plus mature dans le sens où il à trouvé son vrai crédo. Du rap perfectionné sur des prods à la fois complexes et mélodieuses.

L’Highlander est « le guerrier immortel ». En gros S.pri se considère comme un putain de vaillant du rap game. Après ce ceau-mor moi je valide. Et Vous ?

 3 – My Life feat. Dr Beriz (prod Biggie Joe)

Je voulais en dernier lieu parler de Middle Finger, le dernier single d’S.PRI Noir. Je me suis alors rendu compte qu’il ne faisait plus du tout les mêmes chiffres qu’avant. Le million lui est coutumier et je pense que beaucoup l’ont réellement découvert en solo avec ces 3 derniers ceaux-mor ou bien pour ses collaborations avec Nekfeu. Middle finger est déjà un gros banger et tout le monde a compris ou comprendra à la première écoute.

My life est certainement l’un des sons les plus introspectif d’S.PRI. Il kick sa vie avec une grande aisance et une grande prestance. Ce fut une véritable claque musical que j’ai pris et plus je l’écoute plus je me dis : « putain ce gars là il est en train de tout éclater en soum ». Tranquillement il a semé ses graines avec ces trois premières tapes, puis il les as arrosées à travers ses différentes collaboration, pour enfin en récolter les fruits en Mai.

 

Pour résumer,

S.PRI Noir porte tellement bien son nom : il est là, il observe, il assimile, il retranscrit. C’est un ange de la cité, avec sa discrétion et son impact. Il faut s’y plonger et y songer. Il est unique en son genre et se propulse comme un artiste singulier et iconique. Son dernier partenariat avec Adidas pour la paire de i 5923, qu’il a bien travaillée, fait de lui notre Yeezy national. Il représente à lui-même toute l’essence du rap.

Comme je te l’ai dit lors de ton passage à Lyon, n’oublie jamais que tout part de tes deux premiers ep. Tout est dedans. Tu inspires et portes le pe-ra, en mai tu va le bouleverser. On se retrouve le 11 mai pour une future critique de ton projet Masque Blanc.

Elle est bien loin l’époque des Schtroumpfs qui se font courser par Gargamelle…