La fierté des canuts
Le rap Lyonnais s’apparente à un microcosme de passionnés et d’activistes de l’ombre. Toutefois le sujet est vaste et fera l’objet d’un autre article. Mais la ville de Lyon a vu naître, il y a déjà plus de 10 ans, un collectif qui a su créer sa propre identité, en respectant un fondamental de la culture Hip-Hop : représenter sa ville. Là où Casus Belli faisait un rap plus street, L’Animalerie brille par sa mixité de styles. Comptant près d’une quinzaine d’artistes, proposant un rap novateur, mêlant flow, technique et texte. Evidemment, le texte et l’interprétation représentent 50% d’un morceau de rap, les 50% restant allant à l’instrumental. Ainsi, un homme a réalisé plus d’une centaine de prods pour le collectif, c’est Oster Lapwass. Son travail est très en marge de ce que l’on peut trouver dans le paysage Hip-Hop. Il a donc su créer son identité propre, à tel point qu’une prod de Lapwass se repère aussi vite que la basilique de Fourvière.
Toutefois, l’équipe, les amis, qui composent l’Animalerie, ont formé des groupes, comme les Bavoog Avers, qui ont beaucoup tourné avec Odezenne. D’autres ont quitté le collectif. Un big up à Missak et Kacem qui ont préféré prendre un chemin solo, décision respectable. Ce collectif est une réelle école, où des passionnées de la culture Hip-Hop ont fait leurs armes, en se regroupant Chez Oster, d’où les différents freestyle.
L’avenir du collectif
Si L’Animalerie comptabilise aujourd’hui le plus de visionnages sur Youtube du rap Lyonnais, avec plus de 10M d’écoutes cumulées réparties sur 200 vidéos , leur côte de popularité s’estompe. Sachant que leur morceau mythique a.k.a n°02062014,2 a dépassé les 2M de vues et s’apprête d’ici 1 à 2 mois à dépasser les 3M, ce n’est pas le cas de tous leurs projets. On ne peut s’empêcher de penser que le collectif s’essouffle. Mais ils sont toujours là! Si l’Animalerie s’est fait connaître par des freestyles sans beaucoup de budget, aujourd’hui l’industrie du rap a changé. De ce fait, il est évident que les techniques de diffusion des années 2010, s’avèrent insuffisantes. Maintenant le rap requiert une forte présence sur les réseaux, ce qui n’est pas l’optique de l’Animalerie.
Il est tout de même important de mettre en valeur certains artistes comme Lucio Bukowski, un rappeur unique à la plume digne d’un grand écrivain. Il brille par sa productivité rimant avec qualité. Lucio peut donc compter sur une fan base très solide, le considérant comme un génie. Avec près d’une vingtaine de projets à son actif, il représente un véritable colosse de la sphère Hip-Hop, qui mériterait d’être beaucoup plus influant.
L’Animalerie peut être fière de l’influence qu’elle a sur le rap Lyonnais. Prouvant que péter le million de vues est faisable, tout en restant fidèle à son identité, et à sa ville. Si une présence plus forte sur les réseaux sociaux serait nécessaire pour propulser le collectif encore pendant de nombreuses années, leur image reste celle du Hip-Hop et du bouche à oreille, ce qui est tout à leur honneur.
Au cours de mon année de Terminale, j’ai eu à réaliser un documentaire pour le baccalauréat Littéraire que je préparais, en option cinéma. Ainsi il me semble intéressant de vous le proposer. Il est certes court, mais il apporte des informations intéressantes quand à l’histoire de L’Animalerie.