Denzel Curry, quand l’icône rencontre la légende
Denzel Rae Don Cury aka Denzel Curry (ouais le mec pèse déjà deux tonnes) est un rappeur originaire de Floride. Pur passionné de poésie depuis l’âge de 6 ans, il s’exerce à l’écriture jusqu’en 6e. En effet, c’est cette année que le rap et Curry ont fait BOOM! Il s’y essaye avec succès puisque rapidement il sort sa 1re mixtape : King Remembered, alors qu’il n’a que 16 ans. On voit bien à quoi lui a servi le stylo que son frère lui avait donné à 6 ans… véridique. Grâce à cette mixtape il se fait repérer par un des gros rappeurs locaux : SpaceGhostPurrp. Il l’invite à rejoindre son collectif Raider Klan. Par la suite, Denzel pose sur la première mixtape du collectif : King of the Mischievous South Vol. 1, mais ce n’est pas tout : la tape marche bien et il se fait de nouveau repérer, cette fois-ci par Earl Sweatshirt. Il signe 2 nouvelles mixtapes solo et son premier album studio : Nostalgic 64. Une omniprésence digne d’un grand joueur de la NBA.
Mais en février 2014, son grand frère meurt, d’un coup de taser mortel, porté par un cops. Mais il va transformer sa haine en une track, son désormais hit ULTIMATE : La définition de la violence. Perso je m’en sers pour tester les basses des enceintes à la Fnac. Du coup évitez la JBL GO pour écouter Denzel fucking Curry. Vous êtes prévenus…
Suite à l’impact majeur de ULTIMATE dans le pe-ra, il commence à péter des petites scènes, et sort début 2016 son dernier album à ce jour et sans doute le plus abouti : IMPERIAL. Il signe des feats avec Joey Bada$$, bro du label PRO ERA, ainsi que Rick Ross, son idole depuis tout jeune.
Récemment il a signé un partenariat avec Adidas. Toujours dans les bons coups ces trois bandes !
Trois bandes, trois tracks, la transition est toute faite.
1 – ULT
ULT est un ovni dans ce rap game. Denzel associe plusieurs définitions à ULT :
– Utilizing limitless talent
– Understanding life’s teaching
– Ultimately liberating together
– Unity, love, trust
Curry a écrit le texte sous acide, amenant beaucoup de réflexion sur le corps et l’esprit. Ce mec est vraiment hard.
C’est certainement la meilleure track pour appréhender l’univers de Denzel Curry. On y retrouve les deux fondamentaux de son pe-ra : la lumière et l’obscurité. La constante lutte entre s’élever ou sombrer. La prod est soigneusement travaillée. On ressent comme deux couches superposées : l’une amenant la lumière, par des sortes de scintillements, qui rappellent presque le bruit d’une goutte d’eau. L’autre couche amène le côté plus sombre, ténébreux, par les notes de synthé, pas sans rappeler un lever de soleil de film d’auteur. Le mélange de ces deux ambiances crée un climat très pur, en fin de compte. C’est le parfait équilibre, le yin et le yang quoi, tu connais.
Certains ont déjà dû entendre ce morceau. Du fait de sa beauté, certes, mais aussi de ses 12 millions de vues. On peut se demander si Denzel est un réel outsider. Un outsider représente « une équipe ou un individu pouvant avoir de très bons résultats sans pour autant faire partie des favoris » (merci wiki, tu nous rappelles qu’on est tous les mêmes). Cette définition peut donc être traduite par » Denzel Fucking Curry peut avoir de très bons résultats sans pour autant être un Young Thug, un K-DOT ou un Post Malone ». Et c’est ce qu’il fait : de très bons résultats, mais il est encore loin d’un hit-maker.
2 – Knotty Head Feat. AJ Tracey & Rick Ross (UK REMIX)
A l’origine, Knotty Head est une track avec Rick Ross, mais Denzel Curry à fait appel à AJ Tracey afin d’exploser les miettes qu’il restait de l’instru. Il y a certainement aussi une dimension commerciale : pourquoi ne pas ajouter un rappeur anglais afin de toucher un plus large public ? Mais cela n’enlève rien à la qualité du ceau-mor, au contraire. Là où la version avec Rick Ross est une démonstration de kickage à l’américaine, ce remix apporte un air frais. L’instru bien grime colle parfaitement au flow de AJ. Normal c’est son truc.
En Bref, le remix est très pertinent, et en plus il nous permet d’avoir un pe-cli, hard qui plus est.
3 – Goodnight Feat. NELL & Twelve’Len
Il s’agirait de finir sur une note plus douce. Denzel Curry n’est pas que Denzel Fucking Curry, il est aussi Denzel Sweaty Curry. Blague à part, Goodnight rappelle fortement Temptation de Joey Bada$$, notamment par son côté gospel, mais aussi par cette good vibe, qu’on sent véhiculée dans notre sang. Denzel maîtrise vraiment l’art du rap dans son ensemble. Sa qualité d’écriture, sa technique et sa faculté à toucher tout type de prod, font de lui un artiste complet, exigeant, et, potentiellement, une future référence.
Denzel Curry est un pur Outsider, sur lequel je miserais cher. Il est dans le Hip-Hop depuis son plus jeune âge, il n’a jamais lâché le steak, et montre une productivité hallucinante. Franchement il y a de quoi trouver son compte avec Denzel. Son dernier album, Imperial, est celui que je vous recommanderais le plus. Il fait partie de ces albums dans lesquels tous les morceaux sont bons, ont une place précise, et les feats sont pertinents. En attendant son 3e album studio, qui risque certainement de le propulser au rang d’insiders (un peu à la manière de Lil Uzi Vert), vous pouvez consommer ses 8 projets déjà parus.
Denzel est tout bonnement l’un des rappeurs de la new gen avec le plus de talent. Va-t-il honorer le blaze dont il est affublé ? Réponse en 2018.