Netflix, créateur de séries originales
Depuis déjà plusieurs années, la musique comme le cinéma ont révolutionné leur système de consommation. La crise économique frappant de nombreux foyers, il devenait difficile d’accéder à ces différentes cultures sans passer par le piratage. Il était donc temps de s’adapter. Les plateformes de streaming s’apparentent alors à une véritable révolution. Donnant accès à des centaines de milliers de morceaux et de films, pour quasiment le prix d’un album, ou d’une place de cinéma, par mois. Laissant la possibilité d’une ultra consommation, modifiant totalement la manière d’accéder à ces arts viraux. C’est ainsi que Netflix s’inscrit dans la lignée des plateformes de streaming, offrant un catalogue sans cesse alimenté pour moins de 10 euros par mois. What else.
- Set Me Free Herizen Guardiola ft. Nile Rodgers, The Americanos 3:16
Aujourd’hui, Netflix compte plus d’une cinquantaine de créations originales, pour la plupart de bonnes factures. S’associant avec des grands noms du cinéma, tels que David Fincher (Fight Club) et Kevin Spacey (Usual Suspect) pour House Of Cards, Les frère et soeur Wachowski (Trilogie Matrix) pour Sense8 ou bien encore Baz Lurhmann (Moulin Rouge, Gatsby le Magnifique) pour The Get Down, sujet de cet article. Les séries proposées sont très diverses, s’attelant à plusieurs genres comme l’horreur, la comédie, la science fiction, ou l’historique. De ce fait, Netflix s’intègre peu à peu dans nos foyers en devenant une référence grâce son système de consommation, son prix, et son contenu.
Le Hip-Hop mis sur le devant de la scène
Netflix compte à ce jour de nombreux films retraçant des histoires du Hip-Hop et de la Street. On peut compter par exemple sur le classique Boyz In The Hood de John Singleton avec Ice Cube. L’excellent biopic d’Eminem : 8mile, ou la série de documentaires Hip-Hop Evolution produit par la plateforme elle-même, incontournables. Mais si Netflix peut maintenant s’affirmer comme une référence dans le monde du Hip-Hop, c’est bien grâce à sa création originale The Get Down.
- Shaolin's Theme Malay, 6LACK - 2:56
Rythm and poesy
The Get Down retrace l’émergence du Hip-Hop, qui va peu à peu succéder au Disco, tout en s’en inspirant. Tout cela dans le Bronx à feu et à sang de la fin des 70′. On suit les histoires croisées d’Ezequiel et de Mylene, amoureux, l’un s’affaire à faire décoller le Hip-Hop, l’autre représente la diva montante du Disco. De cette manière, Baz Lurhmann, qui co-écrit la série, nous romance cette aventure à travers des personnages inventés, hauts en couleurs, auxquels tout le monde peut s’identifier. Je place un Big Up à Shaolin Fantastic, le DJ et dealer le plus stylé du Bronx.
La série est divisée en deux parties, non pas deux saisons, nuance. Bien que très différente dans sa réalisation, la deuxième partie s’apparente à une suite, dans laquelle tout ce dénoue. La première partie met en place tous les personnages, dresse le tableau d’un Bronx livré à lui-même, et soulève les enjeux. On y découvre comment l’équipe du Get Down va marquer l’histoire du Hip-Hop. A travers cinq personnages emblématiques, formant The Get Down, rappelant les historiques Furious Five, le groupe de Flash. Les apparitions de Grandmaster Flash comme mentor du groupe, ajoutent la touche « historique » de la série. Ainsi que celle de DJ Kool Herc et Afrika Bambaataa, qui, à eux trois, représentent les pionniers du Hip-Hop.
La série brille par ces deux mots d’ordre : Rythm and Poesy, définissant le rap. Chaque épisode a son intrigue, apportant chaque fois une nouvelle pierre à ce grand édifice qu’est le Hip-Hop. L’ajout d’images d’archives nous plonge dans une histoire jusque-là trop oubliée du grand public. Notamment le Blackout qui a frappé la ville de New York en 1977. C’est cet événement qui a en partie propulsé le Hip-Hop, je n’en dis pas plus, tout est dans la série.
Le Hip-Hop est esthétique
L’une des qualités les plus frappantes de la série est son esthétisme. En effet, New York n’a jamais eu autant de cachet. Mêlant incrustations en fond vert assumées, scène de voiture avec décor défilant type Hitchcock dans Vertigo, et images historiques. Tout s’y retrouve, pour nous plonger dans une période dont on avait certainement oublié la beauté crue. Baz Lurhmann a marqué de sa patte la réalisation qui rappelle ses grands films comme Moulin Rouge ou Gatsby. Baz a toujours été très porté par la musique et les différents courants musicaux. Ainsi avec The Get Down il se retrouve à la fois dans le disco, et le Hip-Hop, il est tout à fait dans son élément.
- The Other Side Mylene Cruz & Books 5:27
The Get Down est définitivement un must, pour quiconque s’intéresse au Hip-Hop. La réalisation et les acteurs sont impeccables. Chaque épisode a ses enjeux, qui, assemblés, développent une intrigue sur deux parties. Faites place à la surconsommation, vous en ressortirez inspirés.